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ÉLOGE DE LA PARESSE ou PRENDRE LE TEMPS D’EXPLORER SON RAPPORT AU TEMPS…


La paresse a mauvaise réputation. Pourtant, elle était autrefois un luxe aristocratique. Mais elle est aujourd’hui diabolisée dans notre société moderne, vécue parfois comme un vice…

Et pourtant, avoir le courage de la paresse, c’est accepter de prendre du temps pour soi, c’est décider de se réapproprier le temps, SON temps!


L’art de s’économiser…


Ainsi, nous sommes nés pour être actifs mais nous sommes aussi nés pour optimiser notre efficience énergétique. Pour exemple, l’inventeur de la roue était sans doute un grand paresseux.


Ce que j’aime souvent à rappeler, c’est que notre corps est comme une voiture. Pour bien fonctionner, nous avons besoin de carburant (au-delà de la qualité de notre nourriture terrestre, il existe 2 carburants essentiels pour faire tourner le moteur, la joie et l’amour). Notre énergie est limitée et elle dépend du nombre de ravitaillement en carburant que nous observons.

De ce fait, pour réguler au mieux nos flux énergétiques, il est nécessaire de ne pas investir toute notre énergie dans le travail mais de trouver un équilibre entre vie professionnelle – vie personnelle et toutes les activités qui nous font du bien (sport, détente…).


Les neurosciences nous apprennent que nous nous engageons plus volontiers dans une activité lorsqu’elle est associée à une émotion positive. Dès lors, si nous souhaitons nous engager à long terme dans un nouveau comportement / activité, il est nécessaire que celui / celle-ci soit plaisant, au risque de renoncer à celui / celle-ci après quelques semaines. Et ceci est valable, aussi bien pour une pratique sportive que pour une activité dans le cadre professionnel.


Et la procrastination ?


La procrastination est le fait de repousser au lendemain une action, soit par l’anticipation négative de celle-ci, soit par peur de l’échec. Malheureusement, à force d’éviter, on se retrouve face à de vrais problèmes.


Ainsi, les perfectionnistes, ayant un standard de réussite très élevé, sont sujets à la procrastination… Ils ont tendance à avoir une évaluation dichotomique de l’issue de leurs efforts, à savoir la réussite ou l’échec. Cette évaluation renforce la peur d’échouer, ce qui conduit à l’évitement de l’action à mettre en œuvre…

Alors, on procrastine, ce qui conduit à la honte, la culpabilité, une mauvaise estime de soi, un autodénigrement... ce qui renforce la procrastination. Triste cercle vicieux !



Que faire alors ?


Pour arrêter de procrastiner, il est nécessaire de développer des stratégies de régulation émotionnelle et de réduire son niveau d’exigence.


-Assumer la procrastination c’est oser reconnaitre qu’elle est l’expression d’un mal être intérieur, ce qui aura tendance à faire baisser le niveau de culpabilité.


De plus, la culpabilité est un précieux indice qui nous laisse à voir que l’on va à l’encontre de son désir, de ses besoins.


-Il est également à noter que l’idéal du moi est parfois mis à rude épreuve par un jugement trop sévère, ce qui rend la paresse douloureuse.


Pourtant, lorsque l’on est étudiant par exemple, il est nécessaire de s’accorder les parenthèse de paresse, qui permettent d’alterner des périodes de productivité et des périodes de récupération.


Du désir de rentabiliser son temps…


Il est très intéressant de prendre connaissance de cette expérience en psychologie sociale, qui révèle qu’un individu lambda, en absence de stimulation aura besoin d’être en mouvement pour combler le vide…


Mais le plus tragique de cette expérience est que la plupart des individus aura tendance à accepter un vécu douloureux de 30 secondes (ex : plonger sa main dans un bac à glaçon, recevoir un choc électrique…) plutôt que de passer 30 minutes à ne rien faire.


Ainsi, pour certains, ne rien faire est une douleur. Se trouver face à la part sombre de soi-même peut se manifester par de l’ennui ou de la mélancolie…

C’est ce que nous a révéler cette période pandémique !!! Privés de stimulation sociale, certains d’entre nous se sont retrouvés face un immense sentiment de vide intérieur. Or le vide, le rien, la paresse sont nécessaire pour laisser émerger la créativité, la conscience, l’introspection…


Apprivoiser le « rien », le « temps qui passe », c’est aussi apprivoiser sa vie…

Ainsi, le temps objectif est un temps comptable. Il a simplement besoin de mon énergie, de ma force de travail, de mes compétences… mais il fait de nous une machine.


Le temps subjectif, c’est le temps conjugué à la première personne, c’est notre vécu du temps qui passe, c’est le vide qui peut devenir plein ou le plein qui peut devenir vide…

Qu’en est-il chez les enfants ?


Les plus petits explorent leur environnement par les sens, contrairement aux adultes qui l’analysent cognitivement. Ainsi, tout objet devient un élément de jeu pour le tout petit, qui ne vit que dans l’instant présent et n’a pas la capacité de ressentir le temps. Par le vécu concret, l’enfant peut structurer son rapport au temps. Il ne ressentira pas l’ennui jusqu’à l’âge de 4 ans.

L’enfant commencera à ressentir l’ennui dès l’âge de 7 ans. C’rest alors qu’il se tourne vers ses parents pour contourner l’ennui.


Or les parents ont souvent peur que l’enfant s’ennuie, car l’ennui est angoissant pour les adultes. Les parents ont alors tendance à sur-occuper l’enfant… or l’enfant a besoin de moment de calme ! Et c’est en l’absence de stimulations motrices, qu’il développera son imagination, la rêverie, qu’il inventera des histoires…

L’enfant a besoin d’apprendre à gérer l’ennui dès l’enfance, à se faire confiance dans les moments inoccupés… et plus il aura appris à apprécier ces moments d’ennui ou de calme, moins ce sera oppressant lorsqu’il sera adulte…


Et plus l’enfant aura appris à s’ennuyer, plus il pourra accueillir la paresse, alors devenu adulte, sans culpabilité. Il sera alors capable de transformer le vécu négatif de l’ennui en paresse positive…


De l’éloge de la paresse… vers le succès du yoga ou de la Méditation en Pleine Conscience….


Dans notre société ultra-productiviste, seul le FAIRE semble être valoriser. Mais qu’en est-il de l’ETRE ?

Être, c’est être capable d’observer ce qui se passe en nous, à l’extérieur de nous… C’est se donner la possibilité d’une ouverture vers une autre modalité d’être en relation avec soi, avec le monde…


Prendre le temps de ralentir, de se réa-aligner avec ce qui se passe maintenant dans mon environnement, se reconnecter à soi, permet d’être plus présent, plus heureux, plus vivant…


Pour exemple, le premier mouvement de la poésie, c’est la contemplation d’une image, d’une émotion… Laisser ma pensée se développer d’elle-même me permet non seulement de me reconnecter à ce qui se vit en moi mais aussi avoir de nouvelles idées, de repenser le monde, d’envisager des solutions à une problématique…


Créer un espace pour soi, c’est accéder à une certaine forme de liberté…


Quelle différence entre ACTIVITÉ et ACTION ?


L’activité est une désignation comportementale. Elle regroupe le sport, le militantisme, le travail…

Elle implique la notion de motricité. Elle peut devenir aliénante si elle devient quotidienne…


L’action, quant à elle, est une notion normative. Il est possible d’agir en étant immobile ou d’agir par la parole. L’action engage le sujet. Elle implique une série de conséquence et a un avant et un après. Et il est intéressant de prendre conscience que le préalable de l’action est un moment de vide. C’est dans ce vide qu’émerge le sentiment de vivre notre propre vie, notre sentiment de liberté…


Quelles sont les remèdes possibles face à notre « société accélérée » ?


Je vous invite donc à :


-passer de l’activité à l’action.

-vous ménager des intervalles vides, des moments de paresse.

-vous déculpabiliser de votre retard (ça, c’est bon pour moi, qui suis toujours en retard…)

-vous astreindre au vide surtout lorsque nous devons agir...

...SANS CULPABILITÉ !!!!

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