Le 19.11.23
Après cette nuit quelque peu décousue, je me sens plutôt reposée, étonnement oserais-je dire. Serait-ce l'effet de l'acceptation?
Le petit déjeuner est un festival de saveurs. Confitures d'abricots, de mandarine maison, beurre de cacahouète, miel du Dadès, crêpes, gâteaux, pains maison.... Faire le plein avant de décoller pour 9h30.
Nous traversons les Gorges du Dadès jusqu’à un point panoramique qui surplombe la sinueuse route d'accès.
Sur 25 km, le fleuve Dadès a creusé ces gorges, laissant place à un paysage extraordinaire.
Les gorges de Todra
Situées à 15 km de Tinghir, les gorges de Toudra, portes d’entrées du haut Atlas, s’étirent en d’impressionnantes et immenses falaises de calcaire rouge (jusqu’à 300 m). Il est possible de s’aventurer un peu à l’intérieur des gorges jusqu'à une rivière que l’on peut traverser à pied.
Vallée de Todra
L'oasis se déploie comme un serpent au milieu d'étendues désertiques, sur une distance de 20 kilomètres. La vallée se situe entre, au Nord, le grand Atlas et la vallée de l'oued Imider ; au sud, la partie orientale du Jbel Saghro.
L'oued de Todra
L'oued de Todra dévale du Grand Atlas. Étant alimenté par de nombreuses sources,l'oued nous offre son eau claire et limpide.
Les habitats de la vallée de Todra
Le patrimoine architectural de la vallée de Todra conserve un cachet particulier à plusieurs égards. Il comporte une quarantaine de ksars et kasbahs. Ces villages fortifiés (ksour) et kasbahs s'étendent le long des deux rives de l'oued Todra.
SUR LA ROUTE...
Nous reprenons la route... Je suis tellement soulagée de ne plus sentir mon dos, qui m'a tant fait souffrir hier!
Me reconnecter à mes sens, à mes sensations.
Ancrer en moi le plaisir que je prends à m’immerger dans la culture locale, bercée par la playlist que Jalil a choisie. Oumou Sangaré, Tinariwen, Rema et que sais-je encore...
Corps et esprit se réinitialisent.
Faire le plein de ressentis agréables pour pouvoir y revenir lorsque j'en aurais besoin...
Amdoulila, dirait-on ici!
COMPLÉTEMENT GAGA DE MERZOUGA...
Nous arrivons tard au campement de Merzouga, le Bahba Luxury Camp... mais juste à temps pour le coucher de soleil. Nous parcourons les dunes en 4x4, avec à chaque instant, la sensation que nous allons piquer du nez, ensablés et condamnés à rentrer à pied.
Merzouga
Petit village aux portes du désert, Merzouga doit sa renommé aux hautes dunes de l’Erg Chebbi qui s’étend à sa lisière. Haut lieu du tourisme d’aventure au Maroc, les dunes de Merzouga constituent une destination prisée des voyageurs en quête d’une immersion complète au cœur d’un environnement désertique aussi impressionnant qu’époustouflant.
Situé au sud-est du Maroc à 50 km d’Erfoud, l’arrivée au village de Merzouga vous réserve une belle surprise: les dunes de l’Erg Chebbi. En fonction de l’heure de votre arrivée, elles seront drapées d’une couleur jaune ou ocre.
Dès votre arrivé à Merzouga, vous serez immédiatement plongé dans un autre univers. Les Saharouis, les fameux hommes bleus au cheich bleu indigo, vous accueillent.
Lorsque je foule le sable doré, je ne peux que courir et courir encore... Courir pour me dégourdir les jambes. Courir pour ressentir la liberté. Courir pour m'enfoncer dans cette immensité de sable et de roche. Courir pour éprouver enfin le silence!
La fatigue soudain se fait sentir. Le corps transi, je me glisse dans les draps.
Mes muscles noués peinent à se détendre, contractés par la fraîcheur des nuits dans le désert. Mes pieds se rappellent à moi, délicieusement gelés. Mon corps est vivant. Ce corps que je peine tant à écouter, à entendre alors que je suis dans la roue du quotidien. La plupart de l'année, il choisi donc de se faire oublié, pour finalement se taire.
LE DÉMON DES DUNES...
Il est 3h du matin et je suis de nouveau éveillée.
Voilà peut-être déjà 1h que mon esprit s'évade, s'égare, s'envole...
Tant de pensées, de sensations.
Sensations d'avoir le cœur rempli d'amour. Amour que je donne mais surtout que je reçois.
Je suis dans une gratitude infini de pouvoir être si choyée, si nourrie de tout ce que m'offre mes compagnons de voyage.
Et cette phrase de Christiane Singer, qui résonne sans cesse dans mon esprit: " J'ai gagné la certitude, en cours de route, que les catastrophes sont là pour nous éviter le pire. Et le pire, comment pourrais-je exprimer ce qu'est le pire ? Le pire, c'est bel et bien d'avoir traversé la vie sans naufrage, d'être resté à la surface des choses, d'avoir pataugé dans ce marécage des on-dit, des apparences..."
Que se passe-t-il de l'autre coté de la Méditerranée?
Que font mes proches, ma famille, mon compagnon?
Et moi, je suis là. Loin de tout.
Loin du quotidien et de ses multiples contraintes, injonctions, tribulations.
Loin de tout et proche de moi. Si proche que mon "Moi" ne me laisse pas de répit et me fait revisiter tous les pendants de ma vie du moment!
Le temps besoin de s'écouler à travers moi pour apaiser, voire réparer ce qui a été brisé, blessé, au cours de cette année (confrontation à la mort, à la maladie, à la peur, la mienne ou celle que nourrissent d'autres).
Comme j'aimerais que certains de mes proches acceptent de baisser la garde. Qu'ils acceptent de vivre ou de voir les choses autrement. Comme j'aimerais attendrir leurs cœur. Mais cela n'est pas possible, car parfois, nous ne parlons pas le même langage. Une tour nous sépare: Babel!
Alors, ne me reste que l'acceptation de nos différences car vouloir changer l'autre est vain.
Car nous ne pouvons changer que nous-même!
Comments