Parce que les contes... s'adressent aux enfants bien sûr, mais aussi aux "ex-enfants" que nous sommes, pour reprendre l'expression consacrée de Jacques Salomé.
Parce que les contes... sous l'apparence de la plus grande simplicité, nous transmettent des messages d'une grande profondeur.
Parce que les contes nous instruisent en nous amusant aux travers de ses différents niveaux de lecture.
Parce que dans chaque conte, on retrouve un schéma narratif similaire :
- Une situation initiale - Un élément perturbateur qui remet en cause la situation initiale du héros. - Le départ du héros qui sera confronté à des épreuves et atteindra ainsi la maturité. - L’aide d’un adjuvant (personne ou objet), souvent magique. - Le combat victorieux (rarement un échec ou une défaite). - Le retour triomphal du héros et un nouvel équilibre final.
ET SI LES PRINCESSES AVAIENT TOUJOURS RAISON?
Ces derniers mois furent une source inépuisable de questionnements autour de la maladie, de la mort, de la perte éventuelle d'un proche et de notre capacité à chacun d'être profondément résilient.
Ainsi, mon système familial d'origine (parents, sœur) est sans doute passé de la "résistance à la résilience". Nous avons appris à cheminer ensemble au travers de la maladie de l'un des maillons du système.
J'ai par ailleurs lu cet été, le dernier bouquin de Fabrice Midal "Les princesses ont toujours raison: la sagesse des contes et légendes pour déjouer les pièges d'aujourd'hui".
Et finalement, le COMBAT FACE A LA MALADIE, qu'elle soit physique ou psychique, reprend la structure des contes.
Une personne qui traverse la maladie oncologique jusqu'à la rémission, ne sera plus jamais la même.
Une autre qui vit une "crise spirituelle" (pour reprendre l'expression de mon amie facilitatrice en Santé Mentale) et qui se rétablit traverse le même parcours initiatique que le héros d'un conte.
L'épreuve aura permis la maturation nécessaire pour réévaluer la situation initiale et parfois... renaitre de ses cendres!
QUELQUES CONTES INSPIRANTS...
Il était une fois un pommier...
Il était une fois, un pommier... La nature du pommier est de produire des pommes, comme tu le sais. Et ce pommier remplit pleinement son rôle de pommier, en produisant des pommes. A terre, à son pied, il y a des pommes. Certaines sont en train de pourrir. Mais si ce pommier oublie sa nature de pommier et s'identifie à ses pommes en train de pourrir... Alors, le pommier s'agite en se disant: "Mon Dieu, je suis pourri, mangé par les vers!!!" Tout près de ce pommier, son ami poirier l'interpelle et lui dit: "Mais tu n'es pas tes pommes, tu es pommier. Reviens à ta nature de pommier, mon garçon!"
Or, nous humains, nous produisons des pensées... Des pensées vraiment pourries parfois. Ainsi, nous contactons ces émotions, ces ressentis... dégueulasses, répugnants! Mais nous ne sommes pas nos pensées, nos émotions, nos pommes... Nous sommes pommier. Notre esprit produit des pensées, des émotions, mais nous ne sommes pas nos pensées...
Lorsque nous nous jugeons sévèrement ou lorsque nous sommes dans la colère, contre nous-même ou contre un autre... Ou lorsque nous faisons une action que nous regrettons, n'oublions jamais ça... Mettons - nous en contact avec notre nature profonde... quel est notre vraie nature de pommier?
Le paysan et le cheval blanc
Un vieux paysan chinois travaillait dur dans les champs avec son fils. Il avait pour seule richesse un superbe cheval blanc qu’il avait acheté avec ses minces économies pour le soulager aux champs.
Ses riches voisins étaient jaloux et proposaient régulièrement de le lui acheter.
Chaque fois, le paysan répondait : » Ce cheval est beaucoup plus qu’un simple animal pour moi, c’est un ami, il n’est pas à vendre « .
Un jour, le cheval s’échappa en sautant par-dessus la clôture et disparut.
Le voisin, passant devant l’écurie vide, dit au fermier : « il était prévisible qu’un jour on volerait ton cheval ! Tu aurais dû le vendre avant ! Ce n’est vraiment pas de chance ! « .
Le paysan se montra plus modéré : « Mon cheval ne se trouve plus dans l’écurie, c’est un fait. Concernant la chance, il s’agit d’une interprétation de votre part. Qui peut savoir s’il s’agit d’une chance ou d’une malchance ? Nous ne connaissons pas encore l’histoire. »
Le voisin ne prit pas au sérieux la réponse du paysan qu’il considérait « simple d’esprit ». Selon lui, le paysan avait raté une opportunité et il n’avait aujourd’hui plus les moyens de s’acheter un nouveau cheval.
Quinze jours plus tard, le cheval revint accompagné d’une douzaine de chevaux sauvages. Loin d’avoir été volé, il était simplement parti se promener !
Le voisin commenta à nouveau : » Vous aviez raison : ce n’était pas un vol. Vous avez de la chance ! «
Encore une fois le paysan fut plus modéré » Je ne sais pas. On peut simplement dire que mon cheval est revenu. De là à savoir si c’est une chance ou une malchance, qui peut dire l’avenir ?« .
Le fils du paysan se chargea de dresser les chevaux sauvages mais fut blessé par l’un d’eux et eut une jambe immobilisée.
Le voisin donna à nouveau son avis : « Quelle malchance ! Votre fils unique blessé : qui pourra vous aider à la ferme ? «
A nouveau le paysan modéra les propos : « Mon fils a perdu l’usage de sa jambe. Est-ce une chance ou une malchance ? L’avenir le dira ».
Quelque jours plus tard, la guerre fut déclarée et on réquisitionna les jeunes hommes du village sauf le fils du paysan, invalide.
Et le voisin de commenter à nouveau « Quelle chance vieux paysan : tu avais raison, ton fils ne peut plus marcher, mais il reste près de toi, tandis que nos fils partent se faire tuer «
Le voisin, à nouveau, tempéra : « Ne jugez pas hâtivement. Mon fils reste à la maison, les vôtres sont sur le front. Mais qui peut dire l’avenir ? « .
L'aigle qui se prenait pour un poulet
« Un homme trouva un œuf d'aigle et le plaça dans un poulailler. L'aiglon vint au monde avec une cuvée de poussins et poursuivit sa croissance avec eux.
Se prenant pour un poulet, l'aigle ne cessa d'imiter le comportement des gallinacés qui l'entouraient. Il grattait la terre afin d'y trouver des vers et des insectes. Il gloussait et caquetait. Il battait des ailes, ne s'élevant qu'à quelques centimètres du sol. Les années passèrent et l'aigle devint très vieux. Un jour, il aperçut, volant dans le ciel sans nuages, un magnifique oiseau. Avec une grâce majestueuse, ce dernier se laissait porter par les courants, agitant à peine ses puissantes ailes dorées. Le vieil aigle le regardait émerveillé. -Quel est cet oiseau? demanda-t-il . -C'est l'aigle, le roi des animaux, lui répondit un de ses compagnons. Il appartient au ciel. Nous, nous appartenons à la terre, nous sommes des poulets. C'est ainsi que l'aigle, dans la certitude qu'il avait d'appartenir à la basse-cour, vécu et mourut en poulet. » Extrait de Quand la conscience s’éveille.
SOIRÉE CONTES ET CUISINE D'ORIENT
Depuis que j'ai embrassé l’indépendance, j'ai décidé de revenir à ce qui me donne de la joie...
Et ce qui m'amine depuis mon plus jeune age, c'est la curiosité, les intérêts multiples et la relation, dans toutes ces déclinaisons.
C'est pourquoi, je souhaite faire de mon espace de soin, un lieu de rencontres, de partages et d'échanges.
Je souhaite donc proposer à des ami(e)s, des personnes inspirantes, de venir partager leurs élans, leur passion 1 x par mois, dans mon cabinet.
Le deal est simple, j'ouvre mon espace aux "animateurs / animatrices" qui veulent faire découvrir leur univers aux personnes intéressées.
Tout le monde est gagnant. Je bénéficie d'une soirée divertissante dans mes locaux.
Les animateurs, formateurs, cuisiniers, artistes... bénéficient d'un lieu où faire découvrir leurs talents.
Les spectateurs, quant à eux, se laissent surprendre par les diverses propositions, qu'elles soient culturelles, artistiques ou spirituelles.
LA PREMIÈRE NUIT DU CONTES... EN ATTENTE DES 1000 AUTRES
Ça y est. La première soirée contes a eu lieu le 20.10.23 grâce à mes 2 chères amies:
-Fatima Ouali, conteuse, sophrologue, hypnothérapeute, formatrice et infirmière. https://www.espace-liberte.ch/
-Hakima Mouali, créatrice d'une cuisine maison faite avec cœur et amour.
Parce que les contes, tantôt magiques, tantôt philosophiques, feront rêver ou méditer petits et grands.
19h : accueil avec apéritif, amuse- bouches, harira, thé à la menthe 19h30: contes -1ère partie 20h: repas principal 20h45: contes - 2ème partie 21h15 : desserts et thé à la menthe Fin vers 22h.
Ainsi, j'en avais rêvé et je n'ai pas eu besoin de frotter la lampe pour que cela se concrétise. Juste quelques pincées d'organisation, un saupoudrage d'élan commun et surtout beaucoup d'amour.
Oui, c'est vrai, ce n'était pas parfait. Nous avons commencé en retard car Hakima, notre cuisinière est tellement généreuse qu'elle avait prévu à manger pour un régiment et s'est laissée prendre par le temps. Mais sa cuisine était savoureuse et a délecté les palais curieux ... Merci Hakima, ta cuisine mérite d'être honorée...
Nous étions 18 dans notre "salon" et donc un peu serrés. Mais cette proximité corporelle à créé une proximité relationnelle...
Et les contes étaient, pour reprendre ce que certains d'entre vous m'ont dit à l'issue de la soirée, un moment suspendu... et une occasion de laisser résonner la sagesse de ces "Nasreddin"...
Merci à mes douces amies Hakima Mouali et Fatima Ouali ... Merci à vous tous de votre présence. Merci, merci, merci...
Compte tenu de l'enthousiasme qu'a suscité cette soirée, la suite est à venir.
Je vous en parle tout soudain...
Pour aller plus loin:
- Fabrice Midal "Les princesses ont toujours raison: la sagesse des contes et légendes pour déjouer les pièges d'aujourd'hui". - Clarissa Pinkola Estes "Femmes qui courent avec les loups: Histoires et mythes de l'archétype de la femme sauvage" - Jorge Bucay "Laisse-moi te raconter les chemins de la vie" - Jacques Salomé "Contes à guérir, contes à grandir"
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