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OSER MANGER, LIBÉREZ-VOUS DU CONTRÔLE


Actuellement, il y a sans cesse des injonctions sur ce que nous devons manger ou au contraire ne pas manger (sans gluten, sans lactose, bio, local, paléo, cétogène…) jusqu’à la cacophonie mentale.

L’autre jour, j’écoutais une conférence de Zermati, médecin nutritionniste et il affirmait que « faire du contrôle mental » pour perdre du poids est 1 grossière erreur. Je vais ici essayer de vous retranscrire et vous partager les conseils de Zermatti.



Attention au contrôle mental !



En effet, la régulation du poids est naturellement contrôlée dans notre organisme par 2 systèmes :

-celui de la FAIM (qui vous dit de quoi vous avez besoin)

-celui des ENVIES (qui aide à avoir envie de ce dont vous aurez besoin) …

Nous aurons envie de ce dont nous aurons besoin. Et tout cela marche très bien lorsque l’on laisse faire...

Or le contrôle mental (régime, faire attention…), les restrictions désorganisent ces 2 systèmes physiologiques de régulation du poids. Ce qui dans certains cas, peut entrainer des troubles du comportement alimentaire.

Ce contrôle exercé non seulement n’aide pas à perdre du poids, mais empêche notre organisme de fonctionner de manière efficiente.



Pourquoi prend-on du poids ?


Notre corps détecte un besoin en énergie (pour fournir un « travail » physique ou intellectuel), il stimule alors le système des envies par le biais de la dopamine.

Noter que la dopamine est le neuromédiateur du désir, du plaisir immédiat. C’est lui qui nous permet d’accéder aux satisfactions éphémères… par le biais du sucre, des réseaux sociaux, des drogues…


Lorsque ce système des envies est activé, nous nous mettons en recherche de ce dont nous avons besoin dans notre environnement… nous mangeons jusqu’à satiété et notre désir s’épuise…

Or, si ce que l’on mange ne nous donne pas de plaisir (parce que nous nous culpabilisons, nous blâmons…) alors le désir reste élevé… et nous continuons à manger !!!


Il existe un système de régulation des émotions par la nourriture, ce qui rend possible, à peu de frais le maintien d’un bon équilibre psychologique.

Ainsi, la CULPABILITE, le STRESS, les ÉMOTIONS dérégulent ces 2 systèmes physiologique et la machine s’enraye…

Mais on ne peut apaiser certaines émotions qu’avec un certain type de nourriture…

Lorsque l’on se sent stressé ou que l’on a été déçu, frustré… On ressent alors une envie de manger, qui est dite émotionnelle car elle n’est pas motivée par la faim !

Disons plutôt qu’on compense… en ayant recours à des aliments « doudou », réconfortant (riche, sucrés, gras…). C’est dans ces moments-là qu’on se jette sur le pot de Nutella ou sur la plaque de chocolat, qui nous attendait dans le placard !


Ce sont sur ces aliments que nous mettons justement le contrôle. Ainsi, nous allons essayer de calmer nos émotions avec des aliments qui sont sensés nous réconfortés, mais comme il y a du contrôle dessus, ce sont des aliments chargés de stress. Donc le même aliment produit à la fois du plaisir et du stress…. Absolument immangeable, NON ?


Pour résumer on pourrait dire que l’on prend du poids lorsque nous avons plus d’envies que de besoins… Lorsque le système de nos envies n’est plus le reflet de nos besoins….




Régime sans gras ou régime sans sucre ?


Soyons conscients que quoi qu’il arrive, un excès de calories fait grossir, quel qu’en soit la provenance !

A savoir qu’il n’y a pas de différences entre un régime pauvre en gras ou en sucre… nous pouvons tout aussi bien maigrir en mangeant des pizzas surgelées que grossir en mangeant des légumes bio. Un aliment, par définition est une substance qui apporte de l’énergie et qui fait grossir. Si ce n’est pas le cas, ce n’est plus un aliment.

Ce qui se passe le plus souvent, lorsqu’il y a des injonctions sociétales sur un type d’aliment, cela implique une surenchère sur un autre type d’aliment. C’est que lorsque le discours général nous « impose » de diminuer notre apport en gras, que nous avons tendance à compenser en augmentant nos apports en sucre…

Sachez que le poids est une problématique de quantité, alors que la santé est une question de qualité. Cela n’a pas le même impact sur notre corps si nous faisons un festin de pizzas ou de brocolis.

Notez également que souvent, dès qu’un aliment est labélisé santé, on n’imagine pas qu’il puisse nous faire grossir. Amandes, huile d’olive, même s’ils sont connotés santé, nous font grossir.



Écoutons le rat qui est en nous !


Rendons-nous compte que la peur du manque (peur archaïque qui nous a permis de survivre au travers des siècles) conduit également à la prise de poids car il induit des comportements de stockage.

Ainsi, plus nous vous affamons pendant les régimes, plus à distance des régimes, nous aurons des comportements de stockages. Plus nous mettons du contrôle sur 1 type d’aliment, plus nous activons ce mécanisme.

Mais le pire c’est que l’intention suffit !!! Sitôt que nous mangeons dans la culpabilité, en nous disant « aujourd’hui, j’ai besoin de me faire plaisir, mais je ferais attention demain » … nous sommes déjà dans ce cercle vicieux qui fait qu’aujourd’hui, nous aurons tendance à manger plus…



Injonctions paradoxales familiales et dérégulation du processus de rassasiement


« 3 secondes de plaisir dans la bouche, 3 ans de gras sur les hanches » disait peut-être votre mère…

Ou au contraire, votre grand-mère italienne, vous montrait son amour, en vous concoctant des bons petits plats, vous reprochant peut-être de ne pas vous resservir.

Le processus de rassasiement, c’est ce qui nous permet de manger ce dont nous avons besoin. Cela se fait naturellement, sans que vous puissiez avoir du contrôle dessus, hormis en étant à l’écoute de nos sensations corporelles justement.

« Mange pour me montrer que tu m’aimes / ne mange pas car ça va droit dans tes fesses »

Lorsque toute notre enfance, nous avons entendu ces injonctions paradoxales, alors les processus de régulation de la faim et des envies deviennent complètement inopérants.



Manger c’est une réconciliation corps / esprit !


L’idée est de réconcilier, de reconnecter le corps et l’esprit…

Nourrir son corps, c’est se nourrir soi. Nous ne sommes un corps ou un esprit mais nous sommes ces 2 aspects de nous-même à la fois.


En effet, lorsque nous sommes face à certaines difficultés, que nous ressentons des émotions que nous ne souhaitons pas ressentir, nous avons tendance à nous couper… de nos pensées stressantes en lien avec la nourriture, de nos émotions, mais aussi de nos sensations corporelles et donc de notre sensation de rassasiement… Nous nous dissocions !



Vivons en bon épicurien !


Chez les grecs anciens, notamment chez les Epicuriens et les Stoïciens, l’ataraxie désigne la tranquillité de l’âme ou encore la paix résultant de la modération et de l’harmonie de l’existence.

Je vous invite donc à faire l’expérience des vrais plaisirs (rester un bon vivant en profitant pleinement de ce que l’on met dans sa bouche, en restant présent à ce que l’on fait) des faux plaisirs (orgies et gueules de bois).

Pour faire un parallèle qui peut paraitre un peu farfelu (et pourtant), le plaisir est dans la modération, qu’il s’agisse de notre consommation de nourriture… ou d’alcool !

L’arithmétique du plaisir, c’est l’idée d’une modération, non pas CONTRE la nourriture mais POUR un plaisir authentique et durable. Un plaisir raisonnable est plus fort qu’un plaisir excessif, à long terme.

Plus on est modéré, plus on a de plaisir. Le plaisir sera moindre en quantité mais plus intense en qualité.

Nous devons également élargir notre rapport au plaisir… ne pas mettre le focus uniquement sur l’alimentation…

Le plaisir de manger, c’est attention que l’on porte au gout des aliments que l’on déguste, c’est partager un repas autour d’une table dans un contexte de retrouvailles avec nos proches…

Avez-vous remarqué que le plaisir de manger mobilise tous nos sens…. En gardant à l’esprit que plus nous serons modérés, plus nous ressentirons ce plaisir. Moins nous serons dans la quantité, plus nous serons dans la qualité de ce que nous dégustons…

Profiter de ce qu’on mange, être présent à ce que l’on fait. Être très attentif à ce qui se vit en nous.

Car ce qui entrave cette ataraxie (pas étonnant que l’industrie pharmaceutique ai choisi le nom Atarax pour l’un de ses anxiolytiques et antihistaminique utilisé en préopératoire…), ce sont nos pensées de contrôle sur le poids, qui agissent comme des distracteurs. Ce qui nous vole notre attention sur ce que nous ressentons.


Poids d’équilibre


Il peut se dérègler au cours de la vie.

Le poids d’équilibre ou « poids de faim » (poids qui nous ramène à notre sensation de faim) n’est pas toujours celui qui nous met en joie.

Globalement, l’alternance entre les périodes de contrôle et de perte de contrôle contribuent à l’augmentation globale de notre poids.

Quand on grossit, on fabrique de nouvelles cellules graisseuses qui s'ajoutent aux précédentes et qui ne vont plus disparaître. Elles vont donc modifier notre poids d'équilibre.



La volonté ne peut rien contre nos envies de manger !


La volonté augmente nos envies de manger.

Plus nous luttons contre nos envies de manger, plus vos envies augmentent et plus nous devrons utilisez notre volonté pour remettre du contrôle. Nous nous laissons embarquer une nouvelle fois par un triste cercle vicieux.

L’envie est l’expression d’un besoin. Elle est nécessaire d’un bon fonctionnement physiologique. Cela génère comme dit précédemment la sécrétion de dopamine.

Si je m’oppose à cette envie, cela augmente d’autant plus la sécrétion de dopamine.


Comment écouter sa faim ?


La faim déclenche une envie de manger. Une émotion peut aussi déclencher une envie.

Si la volonté ou le contrôle mental s’oppose à ces envies, alors le système des envies se met à fonctionner de manière anarchique.

Ces envies ne seront plus l’expression de nos besoins.

Ainsi, je vous invite à travailler sur le système des envies.

Moins nous luttons contre nos envies, moins nous avons envie et plus nos envies redeviennent l’expression de nos besoins. Le cercle redevient vertueux. Nous mangerons alors moins et nous pourrons enfin perdre du poids.


Bonus:

Héloïse Brion, cuisinière blogueuse, autrice https://www.missmaggieskitchen.com/

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