top of page
Photo du rédacteurEmilie Perrollaz

LE CHEMIN, C'EST ALLER A LA RENCONTRE...


TRIN – TAMINS


Le 15.06.2021

BOOKING, AIR B’n’B, EXPEDIA ET AUTRES PLATEFORMES…

Petit déjeuner très copieux chez Patrick et Hilke. Patrick est alsacien. Il vit en Suisse depuis une quarantaine d’années. Il est venu à 19 ans travailler dans la restauration en Valais. Il a rencontré Hilke sur son lieu de travail. Il ont ensuite déménager dans les Grisons, tenu un hôtel à Flims puis ont acheté cette maison et ouvert le B’n’B il y a 15 ans.


Patrick me confit que nous sommes toujours les « produits » de ces multinationales en ligne…

En effet, Booking facture 20% du prix de la chambre au logeur, alors que Air B’n’B facture une commission à l’hébergé…

Lorsque l’on cherche une location de vacances, il est très difficile de contourner ces plateformes. Patrick me conseille alors de passer directement par la page de la commune, qui bien souvent présente les hébergements et les restaurants présents sur son territoire !

Avis aux voyageurs!


LE CHEMIN EN EUROPE…

Ils ont déjà fait 2 fois Compostelle, me dit-il. En France, il y a certains patelins où il y a un bus tous les 2 jours (en Suisse, chaque petit village est desservi par un train aux heures). Et en Espagne, il n’est pas possible de réserver ses auberges. Donc premier arrivé, premier servi… Certains pèlerins se lèvent à 4h du matin pour avoir un lit. Si tu arrives en retard et qu’il n’y a plus de lit, tu es bon pour te rendre à l’étape d’après !

Chaque pays a donc ses spécificités dans sa manière «d’aborder le chemin» …

Je remercie Patrick pour sa flexibilité et prends congé après avoir demandé quelques recommandations sur les sites à voir dans le coin.


CAUMASEE – CONN – TRIN MULLIN

Je prends le bus jusqu’à Flims Waltraub puis descends à pied jusqu’à Caumasee. Ce lac, alimenté par des sources souterraines, est l’un des lacs des gisements de Flims, à la suite d’un éboulement il y a 10 000 ans. Pour accéder à ce lac de montagne, il faut serpenter dans une immense forêt jusqu’à découvrir, à travers les sapins, cette étendue turquoise, malheureusement prise d’assaut par les baigneurs.

En effet, il y a une zone accessible uniquement par les détenteurs d’un billet d’entrée. Une partie du lac est ceinte d’un grillage qui permet de tenir à distance ceux qui ne souhaitent pas payer. Serait-ce pour financer la préservation du lieu ? Ou pour faire des bénéfices sur le dos de la Nature prisonnière ?

Je poursuis le chemin jusqu’à Conn, au-dessus des Gorges du Rhin, le « Petit Grand Canyon » comme le nomment les habitants de la région. Le Rhin après le retrait des glaciers, s’est frayé un lit à travers les masses rocheuses suite au glissement de terrain de Flims. Une plateforme panoramique permet d’observer les lacets du Rhin (ce qui fait dire à Kristin, mon hébergeuse de ce soir, que la Suisse est devenue le Dysneyland du Monde globalisé, car pas un site, pas une ville ne propose pas au moins une « attraction » !).

Après un simple repas à l’ombre d’un hêtre, je décide une fois de plus de ne pas revenir sur mes pas mais de rejoindre Trin Mulin à pied. En effet, le temps pour rejoindre Trin Mulin et Flims Weitraub est le même mais Trin est en contre-bas, ce qui fait que je descends et je mobilise moins ma cheville.

Car finalement, j’aurais tout de même marché 2h30, à mon rythme certes, mais quand même !

Je rejoins mon B’n’nB à Tamins en bus, tenu par Kristin et Klaus. Je ne verrais pas Klaus. Selon Kristin, ce dernier est en arrêt maladie depuis Noël. Il s’est blessé à une main en exerçant son métier de jardinier. Kristin semble avoir besoin d’échanger, de s’évader. Elle vient à plusieurs reprises vers moi, demandeuse de contact. Christa est autrichienne. Après un voyage en Australie avec son futur époux, fraichement rencontré, ils décident de se marier. Ils auront 4 enfants, qu’elle élèvera en tant que mère au foyer.


Elle me parle longuement de ses enfants, mais surtout de la dernière Jana, 23 ans, qui hésite entre marcher et faire des études d’art. Elle a déjà fait le PCT (Pacific Crest Trail) pendant 5 mois de la frontière mexicaine, jusqu’à la frontière canadienne, à l’ouest des USA. Elle entreprend tout soudain de partir marcher 5 semaines dans les Pyrénées.



Kristin ma raconte qu’elle a fait 2 jours de trek avec Jana de Saint Gingolf jusqu’à Morgins, se baignant dans les lacs de montagne et dormant sous la tente. Lorsqu’elle me raconte cette aventure, je vois son visage enfantin (elle a 58 ans) s’illuminer.

Elle me dit s’échapper avec son vélo, à travers les sentiers autour de Tamins…

En fait, j’ai le sentiment que Kristin vit au travers de sa fille ce qu’elle aurait rêvé de faire mais qu’elle n’a pas pu/su/osé faire… (un peu comme le vendeur de cristaux dans l’Alchimiste de Coelho).

Ma chambre ce soir est sans aucun charme, décoré avec peu de gout. Disons que ce qui fait le charme de ce lieu c’est la douceur et la sollicitude de Kristin (Kristin dont je perçois derrière chacun de ses sourires, une certaine forme de résignation !).


Au moins, a-t-elle sa fille pour continuer à rêver...


PS: les prénoms utilisés dans ce texte sont des noms d’emprunt.


PS2: cette dernière photo a été prise dans un parc pour enfants...

J'avoue, elle m'a laissée, comment dire... perplexe!


LORSQUE L'ART DÉNONCE L'IMPACT DE L'HOMME SUR LA NATURE...

Voici une sculpture d'un artiste Zimbabween fait uniquement avec des déchets (tubes de dentifrice, aérosol, tiges de spray...).

Quel triste traitement nous réservons à notre Terre Mère... Nous la piétinons, la bafouons, la maltraitons.

Prendre soin de la Terre, c'est prendre soin de l'espèce humaine... car la Terre nous survivra...

Mais nous, Homme, que deviendrons-nous sur une planète pillée de ses ressources?


A demain, dernier jour en chemin...

6 vues0 commentaire

Posts récents

Voir tout

Commenti


bottom of page