top of page

JE PEUX PAS, J'AI... MAROC

Dernière mise à jour : 28 avr.



Voilà des mois que je n'ai rien partagé avec vous, cher lecteur, toute absorbée que j’étais, par notre projet au Maroc…

Des mois que je n'ai vécu que pour cette retraite à venir. Retraite qui ne fut pas une retraite mais un voyage initiatique... par ailleurs.

Des mois que je me centre sur l’acquisition de connaissances pour donner le meilleur de moi-même à l’autre.

Des mois que je m’oublie, que je me fonds dans notre projet.


Pas très cohérent, pour une soignante qui met en avant la gestion du stress, la relaxation... mais l'être humain n'est-il pas fait de paradoxe!



PREMIER VOYAGE INITIATIQUE AU MAROC... LE BAPTÊME DU FEU


En effet, nous ne sommes qu’infirmières et pourtant, nous nous sommes essayées au "voyage initiatique", en tant qu'organisatrices avec Sandra Roduit, collègue et amie, ainsi que nos 12 participantes.


Nous avions prévu d'offrir une retraite de corporalité - approches psychocorporelles - méditation...


MAIS...


Comme toute première fois, il y eut des ratés.


-Des longueurs: Nous avons beaucoup roulé sur les routes marocaines,

Traverser l'Atlas, de Marrakech jusqu’aux dunes de Merzouga.


-Des adaptations: Nous avons dû faire face à nombre d'imprévus (tempête de sable, perte de repères pour certaines qui avaient peu voyagé ou encore mise à mal du corps comme cela peut se voir dans certains pays moins aseptisé que le notre...).

Nous étions 4 infirmières... ce qui nous a sans doute été d'un grand secours!

 

- Des tensions, propres à toute relation humaine (car nous avons vécu 6 mois de vie en 1 semaine, vivant ensemble jour et nuit, chaque instant).

 


POURTANT...


-Nous avons partagé ensemble nos joies, nos peines, nos peurs, nos blessures de femmes.

Nous nous sommes ouvertes à la sororité, à l'intériorité, à la vie en communauté avec tout ce que cela comporte comme joie ou difficultés.


-Nous avons flirté avec l'authenticité (danser avec les gwawas, rencontrer les nomades, apprendre à cuisiner dans une tente touareg, découvrir la gastronomie locale...).


Certes, tout n'était pas parfait.

Mais nous avons ouvert nos cœurs.

Nous avons communier ensemble, pour le meilleur et parfois pour le pire.


Je remercie du fond du cœur l'ensemble des participantes.

Je remercie mon amie et collègue Sandra sans qui rien n'aurait été possible.

Je remercie mon ami Jalil pour sa lumineuse présence.

Je remercie chacune pour les échanges, partages...


Cette expérience marocaine fut fondatrice dans mon histoire de vie... et je ne rêve que d'offrir une suite à ce séjour!


RETOUR A SOI, RETOUR SUR LES APPRENTISSAGES EN TERRE MAROCAINE...



La sagesse des peuples premiers


Mon ami Jalil, que je connais maintenant depuis 14 ans, fait selon moi, parti de ces peuples premiers, fait, si j'ose le dire ainsi. Ces peuples, qui ont encore la sagesse de vivre à proximité de la nature.


Ainsi, Jalil (et c'est peut-être mon plus grand enseignement du séjour), se met chaque jour, en posture d'accueil.

Certes il a un planning, puisqu'il gère des groupes de touristes, qui pour le citer "ont des montres, alors que nous, on a le temps", mais sait aussi faire avec ce qui est. Ce que la vie nous présente, à chaque instant.


Voici l'une des citations touaregs qui m'a fait pensé à lui: "Fais de ta plainte un chant d'amour pour ne plus savoir que tu souffres." En effet, quelque soit les évènements, les situations, jamais Jalil ne perd son sang-froid. Jamais il ne voit de problème, car il n'y a que des solutions...


Il se place dans cette posture juste, qui fait que dès que l'une d'entre nous s'est assise à coté de lui, elle a retrouvé son ancrage, son clame, comme si cet homme d'ébène était capable de diffuser cette sérénité à celles ou ceux qui le côtoient.

C'est ce que nous, occidentaux, nommerons peut-être le charisme!


De la justesse


Ainsi, je m’attèle, depuis mon retour, à travailler la posture juste, le geste et l'action justes, la parole juste... ce qui n'est certes, pas une mince affaire!

Tâchant ainsi de ne pas me laisser embarquer par l'empressement, courant sans fin dans ma roue de hamster, tentant de joindre les 2 bouts, pour faire face à mes multiples contraintes.


Je m'applique autant que faire se peut, à choisir la décroissance, l'alègement, la simplicité et toujours plus... authenticité.


Je m'efforce de me mettre en posture basse, lorsque cela me parait nécessaire. Me mettre à l'écoute de la parole de l'autre, même si elle ne me semble pas caressante, même si elle ne va pas dans mon sens, pour identifier quel substrat je peux en tirer. Quel enseignement je peux en obtenir. Savoir rester humble... tout en rendant à l'autre ce qui lui appartient. S'astreindre à quelques règles d'hygiène relationnelle.

C'est ainsi que je me suis replonger dans la lecture de Jacques Salomé et sa méthode Espère...


Se rencontrer soi, aller à la rencontre de l'autre...

Selon moi, ce voyage fut un mouvement. Mouvement dans l'espace. Espace géographique certes. Mais pas que! Mouvement de l'espace du mental vers l'espace du cœur.

Et chacune, me semble-t-il, a pu faire ce mouvement, à sa façon et selon ce qu'elle avait besoin de vivre, de métaboliser.

 

Jalil, quant à lui, n’a pas besoin d’effectuer ce travail-là.

Il a, dès son premier jour sur terre, investit cet espace sacré. Celui du cœur.

Jalil, ne s'encombre pas du mental. Il est un guérisseur, qui ne se revendique pas de ceux-là.

Selon moi, il guérit le cœur des femmes blessées, abandonnées, bafouées, souillées, pillées, saccagées, quelque soit leur âge, leur milieu social. Il a cette sensibilité qui fait qu'il perçoit en chacune sa blessure et son besoin.

Il donne à chacune l'occasion d'être une déesse...

 

Jalil, ce frère noir, le frère que je n'ai jamais eu, rencontré au delà de la méditerranée, me donne la possibilité de garder un pied en Suisse, tout en me laissant la possibilité de rentrer « chez-moi », au Maroc.

Car il y a des pays avec qui l'ont ressent ce lien viscéral. Ce lien qui ne s'explique pas... Certains évoqueront le coté transgénérationnel, d'autres des vies antérieurs ou que sais-je. Quoi qu'il en soit, il s'agit d'un appel, contre lequel lutter serait vain.


Ainsi, ce voyage fut également un espace de transformation avec son lot d’exaltation mais aussi de doutes, d'inconforts, d'insécurités parfois!


Croyez-vous que lorsque la chenille devient papillon, lorsque la nymphe sort de sa chrysalide…

Croyez-vous vraiment que c’est une partie de plaisir ? Qu’elle n’a pas des peurs, des craintes, quant à ce qu’elle est train de devenir ? Que cela ne la confronte pas à la nécessité de faire le deuil de ce qu’elle fut pour accueillir ce qu’elle deviendra ?



QUELQUES MOTS SUR LA GRATITUDE


Le saviez-vous ? Des recherches ont montré que la gratitude augmentait le bonheur  mais qu’elle a aussi des bienfaits physiques.

Ainsi, la gratitude aide:

- le bon fonctionnement du système immunitaire. Il a été montré que ressentir de la gratitude pendant 15 à 20 mn / jour pendant 4 jours,

-la baisse de l’hormone du stress, le cortisol.

-le bien-être et la santé mentale (elle permet la libération de neuromédiateurs).

- la réduction des facteurs de l'inflammation impliqués dans les maladies chroniques.

-la santé cardiaque.

-au maintien d'un meilleur équilibre hormonal...


Alors, oui, aujourd'hui, je ressens de la gratitude pour la vie qui m'est donnée et dont je tache d'en faire quelque chose de bien.


Gratitude pour cette rencontre avec un pays, avec un homme et qui s'étire dans le temps.


Gratitude à mon compagnon qui me donne la sécurité, la confiance et surtout la liberté dont j'ai tant besoin.


Gratitude à toutes les personnes qui croisent mon chemin, quelque soit la nature de ce contact, ou sa durée, car quoi qu'il en soit, cela sera toujours une source inépuisable d'apprentissage.



Merci, merci, merci!


Et merci aux hommes du désert...







19 vues0 commentaire

Posts récents

Voir tout
bottom of page