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DE L'IMPACT DU STRESS ÉCONOMIQUE SUR LA SANTÉ PSYCHIQUE ET COGNITIVE...


Il n'est pas dans mes habitudes de faire de la politique, et surtout pas sur le net...

Cependant, en ces temps troublés, j'aimerais nous amener à réfléchir sur notre réalité sociale actuelle...


Le constat…

Depuis quelques semaines, nous recevons des patients impactés économiquement par le Covid dans l'unité de rétablissement psychiatrique où je travaille (restaurateurs au bord du gouffre, licenciés, chômeurs...).


C'est alors qu'au détour d'une exploration sur le net, je suis tombée sur cette excellente émission "Dans la tête de..." et notamment, "DANS LA TÊTE D'UN PAUVRE".

Émission qui a pour but d’analyser les comportements humains et les processus cognitifs, dans différentes problématiques de société.


https://www.rts.ch/play/tv/magazine/video/dans-la-tete-----dun-pauvre?urn=urn:rts:video:9392105



Une évolution sociétale…


Ces 20 dernières années, nous sommes passés du concept de l’exploitation au concept d’exclusion.


Du concept d’exploitation…


Dans les années 60’-70’s, les «pauvres » étaient considérés comme exploités par les riches. Ainsi les « riches » étaient les coupables désignés, puisqu’accumulant des richesses sur le dos des «pauvres ».


Au concept d’exclusion…


Dans le concept actuel d’exclusion, personne n’est désigné comme coupable. On parle de processus d’exclusion.

Ainsi, les moins favorisés se sentent coupables de leur précarité économique, sans que le système ne soit remis en question.

De ce fait, les dispositifs sociaux considèrent que chacun a la possibilité de s’en sortir par lui-même : « comment va-t-on faire avec vous, pour que vous puissiez vous en sortir ? ».

Pour certaines personnes ayant les ressources psychiques, mentales, sociales suffisantes, cela peut contribuer à renforcer l’autonomie, l’empowerment, le leadership, le self-emlpoyement…

Pour d’autres, moins « outillés », cela les conduit à un sentiment de culpabilité, d’incapacité…


De l’impact du stress économique sur la santé psychique et cognitive…

L’expérience sociale du stress financier


Au cours d'une expérience, les volontaires soumis à un stress financier fictif, voient leurs performances cognitives et leur disponibilité cérébrale diminuer.

Ainsi, les personnes plus vulnérables à ce type de stress (les plus précaires), voient leur QI baisser de 13 points (c'est à dire passer d'une intelligence moyenne à déficiente).


Le fait d'être soumis à un stress financier nous plonge dans l'état équivalent "d'une post-nuit blanche à écouter du Heavy Metal": oubli, troubles de l'attention, confusion...

Cet envahissement par l'angoisse ou la dépression a également un impact sur la confiance, l'estime de soi (potentialisation des difficultés à réussir, des croyances limitantes, de la culpabilité...).

Être dans une situation de vulnérabilité, voire de pauvreté, entraine des difficultés chroniques, avec des sentiments de compétences ou de capacités moindres, ce qui réduit l'ambition et les attentes de réussites (et là, je pense aux patients souffrant de troubles psychiques).

Douloureuse entrée dans un cercle vicieux...


Que peut-on faire ?

Au niveau individuel…

L'adaptation à notre nouvelle condition de vie (si nous sommes une victime économique du Covid) est possible, si l'on accepte notre situation et qu'on lui donne du sens (décroissance, changement de sa manière de consommer, de voyager…). Cette acceptation et ce nouveau regard (réévaluation de ses valeurs et de ses priorités) permettent d'activer le changement pour rebondir !


En bref, choisir de refuser la fatalité en régulant son stress, en se raccrochant à des affirmations cognitives (pour mettre à distance le biais de négativité du mental) !!!


Ce que certains coachs en développement personnel appellerait "avoir une vision", "croire en sa légende personnelle"...


Et si la vie était un jeu?

Il est vrai que perdre son job, être au chômage ou en situation de restriction financière (obligé de diminuer son train de vie) peut s'avérer être très angoissant.


Il y a 2 ans, lorsque je me suis retrouvée sans boulot, obligée de passer par la case chômage, sans toucher 20 000 chf, j'ai tout d'abord été TRÈS stressée...


Passée le stade de la colère, des doutes, des remises en question, j'ai décidé d'écouter des vidéos de coaching pour me remettre en scelle, m'obliger à positiver et changer mon regard sur la situation.


J'ai également essayer de me reconnecter à ce qui me donne de la joie (car tu ne fais bien que ce qui te procure des émotions positives... même les neurosciences le disent!!!), et j'ai commencer à faire des visualisations positives... Quel domaine? Quel cadre institutionnel? Quels collègues? Quel cahier des charges?


Du coup, j'allais aux entretiens d’embauche 30' avant pour ressentir l'ambiance de travail de la boite dans laquelle je postulais et tacher d'identifier si je pouvais m'y projeter... Et surtout, je me disais que j'étais une actrice pour sa première scène... et que si ça marchait pas, je pourrais faire mieux lors de la "représentation suivante"...

Aujourd'hui, 2 ans plus tard, je me dis qu'avoir lâché ce boulot, c'était sans doute la meilleure chose qui pouvait m'arriver...


Si t'as besoin de te remonter le moral, je t'invite à voir cette vidéo "J'ai perdu mon job et ça me plait"


Au niveau sociétale (quitte à être un peu idéaliste…)


Pour les personnes les plus vulnérables en terme de ressources personnelles et qui n’ont pas la capacité de rebondir car déprimés, isolées…, ne serait-il pas souhaitable de réajuster les politiques sociales dans ce contexte de précarisation, dommages collatéraux de la crise sanitaire ?


Dans une société, plus le niveau des inégalités est élevé, plus le développement de pathologies psychiques est grand (dépression, anxiété...).


Ainsi, combattre les inégalités sociales, soutenir les plus précaires, est aussi une manière de soutenir la santé mentale du plus grand nombre...


La réduction des inégalités sociales serait-elle un cercle vertueux au service de la santé psychique de la population générale ?

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