
UN SUPPORT D’IDENTITÉ

Depuis notre enfance nous sommes identifiés à notre corps.
Au milieu de la vie, nous sommes contraints de changer notre regard quant à la perception de notre image corporelle. Car comme vous le savez toutes, le corps de nos 50 ans n'est pas le même que celui de nos 20 ans...
L’intensité de nos deuils corporels est en relation directe avec le type de personnalité que nous avons élaborée durant la première partie de notre vie. Une partie de notre identité est reliée à l’image que nous avons de notre corps.
En bref, plus vous vous êtes identifié à votre corps, lors de vos premières années, plus la chute (en terme d'estime de soi) est rude, lorsque apparaissent les premières rides, les premiers cheveux blancs... Lorsque vous êtes le témoin de votre propre décrépitude!

Pour certaines d'entre nous, il nous arrive de penser que notre corps résume ce que nous sommes ou qu’il est le reflet de notre valeur en tant que personne.
Ainsi, celles qui ont peu conscience des autres dimensions de leur être, le corps est parfois leur seule source d’identité.
Or, quand le regard des autres commence à accuser le poids des années, ces femmes matures n’ont d’autres choix que de surinvestir ce corps, en s’exposant à toutes les contraintes et à tous les sacrifices.
Chirurgie esthétique, botox, remise en forme, fitness... Nous avons de nombreux exemple dans la presse people! Madonna, pour ne citer qu'elle!
Et si le vieillissement était une chance?
Progressivement, à grand coups d'acceptation, face à notre miroir (et se rappelant que nous ne pouvons être et avoir été), nous parvenons finalement à construire une nouvelle identité qui repose moins sur l’apparence... ou pas! Alors, c'est le début de la détestation de soi, dans cette société "jeuniste".
Parfois, s'émanciper des injonctions en matière de codes de beauté "instagrammable", est une source de soulagement, sans pour autant renoncer au « fluidifiant social » que procure la séduction physique. Car rassurez-vous mesdames, les hommes vieillissent aussi!
L'ABANDON DE SOI

Au mitan, certaines ne font plus attention à elles et éprouvent vis-à-vis de leur corps une totale indifférence.
Il arrive même que certaines sont tellement identifiées à leur corps que son vieillissement est assimilé au déclin de leur tête.
Elles se laissent aller!
Si on creuse un peu dans leur histoire, il n’est pas rare d’y retrouver de profondes blessures narcissiques liées à un abandon émotionnel de la part d’un de leurs parents.
Il leur a fallu se construire et leur corps était le support le plus facilement accessible. Tout allait à peu près bien quand ce corps surinvesti était jeune et vigoureux : il « contenait » les blessures psychiques d’autrefois.
Quand leur corps vieillit, ces femmes n’arrivent pas à refouler cette image dévalorisée d’elles-mêmes. Elles reproduisent l’abandon dont elles ont été victimes par le passé en négligeant aujourd’hui leur apparence.
LE REFUGE DE LA MALADIE

Lorsque l'abandon de soi est à son paroxysme, il arrive alors que la maladie deviennent un refuge (selon Dr F. Millet-Bartolli). Alors, "la quadra en crise, débordée par des sentiments de finitude, de désillusion, de pessimiste ne trouve d'autres solutions que de se réfugier dans la maladie. Beaucoup de troubles d’allure dépressive entrent dans ce cadre de maladie-refuge.
Alors, le statut de malade se substitue à cette identité défaillante, témoignant de l’incapacité, dans la tourmente, de prendre quelque distance vis-à-vis de soi-même. Quelque chose se joue dans la dynamique psychique intérieure qui empêche de sortir de la maladie."
Ce que le mal a dit :
La maladie peut apparaitre comme un puissant moyen de ne pas penser, créant un bruit de fond qui ferait obstacle à toute introspection. Malgré notre stress ou notre angoisse, quelque chose en nous résiste, fait obstacle... et nous restons sourdes à ce qui tente de s’exprimer du tréfonds de notre être. Faute de pouvoir s’exprimer par des mots, le malaise intérieur s’exprime par des maux.
Lorsque la maladie est là :
Dans certains cas, la maladie est un authentique refuge pour préserver l’intégrité psychique. C’est comme si le statut de malade était la seule façon d'exister autrement.
Alors, comment espérer une guérison quand la maladie est valorisée au point de devenir un point d’ancrage de l’identité ? C'est ce que certains nomment les bénéfices secondaires de la maladie.
Parfois, la maladie physique fait place à une dépression.
Ainsi, certaines se battent contre leur maladie en forçant l’admiration de leurs proches par leur combativité. Mais curieusement, une fois guéries, elles sombrent dans une profonde dépression, comme si le déploiement du processus de croissance psychique (que la maladie avait avait court-circuité pendant plusieurs mois ou plusieurs années) n’avait été que différé dans le temps, ne devenant manifeste qu’après la guérison.
La maladie devient parfois le seul moyen d’arrêter l’agitation trépidante du quotidien et de se poser, enfin, pour écouter et entendre. S'extraire de la folie du monde!
Je pourrais citer ici l'une de mes patientes: "est-ce un signe de bonne santé psychique que d'être sain dans une société malade?"
Si la maladie peut être une fuite, elle peut donc tout autant devenir une voie d’accès à soi. Et c'est peut-être là, son sens véritable.
LA FUITE EN AVANT

Être en bonne santé, une définition globale
Une étude américaine menée pendant 40 ans auprès de 6000 personnes a montré qu’un bon état de santé au milieu de la vie était directement relié à une longévité et à un bon état de santé, au cours de la seconde moitié de la vie.
Alors, toutes sur vos tapis... de yoga, pilates!
9 paramètres sont considérés comme prédictifs d’un bon état de santé pour nos 40 prochaines années :
un niveau de force musculaire satisfaisant (évalué par la force de contraction du poignet, indicateur de bon tonus musculaire)
pas de surpoids
pas d’hyperglycémie (un taux élevé de sucre dans le sang, paramètre associé au diabète de type 2 et à l’obésité)
pas d’hypertension artérielle (facteur de risque d’infarctus du myocarde ou d’accident vasculaire cérébral)
pas de consommation de tabac
une consommation modérée d’alcool
un taux normal de triglycérides
2 facteurs ne dépendant pas du corps, sont associés à un bon état de santé à long terme :
un niveau d’étude élevé
le fait d’être en couple
Les personnes qui, au milieu de la vie, n’ont aucun facteur de risque ont 69 % de chances de vivre jusqu’à 85 ans, alors que ceux qui cumulent 6 facteurs de risque voient chuter à 22 % leurs chances de vivre en bonne santé jusqu’à cet âge.
Toutes les études s’accordent à dire qu’il n’y a déclin physique au fil des années que s’il y a négligence de soi.
SE METTRE A NU

S'il vous est arriver par le passé de ne porter que peu d'attention à votre corps, la seconde partie de vie vous y contraindra. Au risque de devenir esclave de ses dysfonctionnements.
Cependant, la quête d’une bonne santé n’a de sens que si elle rejoint le projet d’une quête intérieur de plénitude et de sens.
N'oublions pas, que nous recevons un véhicule lors de notre arrivée sur Terre: notre corps. Et jusqu'à preuve du contraire, ce même corps nous accompagnera jusqu’à notre dernier souffle.
Alors, prendre soin de son corps dès maintenant permet de garantir qu’il restera un soutien essentiel pour réaliser nos projets futurs. Cette approche proactive et bienveillante prépare les conditions nécessaires à l’accomplissement personnel à long terme, en veillant à ce que le corps, prêt à se dévouer, continue de fonctionner de manière optimale.
Un peu de gartitude et de reconnaissance pour se corps qui nous permet de nous déplacer, de voyager, d'aimer...?
Source: "Maintenant ou jamais!" Dr Christophe Fauré
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