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NOURRIR SES DÉMONS…



Il y a quelques temps, j’avais lu le livre de Tsultrim Allione, « Nourrir ses démons ».


Tsultrim Alliome est une des premières Américaines ordonnées nonnes selon la tradition tibétaine. Elle a vécu plusieurs années dans l'Himalaya où elle a été formée par de grands maîtres tibétains. De retour en Occident, elle a quitté la vie monastique, s'est mariée et est devenue mère. En 1993, elle fonde Tara Mandala, centre de retraite de près de 300 hectares situé au Colorado.


Dans son livre, « Nourrir ses démons », elle nous invite ainsi à réenvisager notre rapport à nos peurs et nos conflits intérieurs.

En effet, selon elle, plus nous luttons contre nos démons, plus ils gagnent en force. Affronter nos « meilleurs ennemis », pouvant parfois miner nos meilleures intentions, nous permet de transformer nos émotions, réactions négatives, nos peurs, nos habitudes néfastes... Ce renversement d'approche - nourrir ses démons au lieu de les combattre – permet donc de nous désidentifier de nos émotions et de nous observer en train de vivre une émotions ou d’avoir une pensée qui engendrera un comportement…


Une fois de plus, et comme je l’ai déjà dit à plusieurs reprises, il n’y a pas de « recettes » mais nous pouvons tous constituer une boite à outils qui nous permet de dépasser les obstacles sur le chemin.

A savoir, ce qui est vrai aujourd’hui, ne le sera peut-être plus demain…


Ainsi, je fais le choix, de partager avec vous, les plus éprouvants événements qui m’ont conduit à « nourrir mes démons » et rencontrer mes peurs.

Et de ce fait, prendre conscience que la peur est pire que la peur elle-même et ainsi, oser la dépasser…

POURQUOI FAIRE LE CHOIX DE PARTAGER UN BOUT DE MON HISTOIRE ?

Lorsque j’étais ado, adulescente ou jeune adulte, je manquais de modèle, de guidance. J’étais l’ainée d’une famille de 2 et de 13 si l’on parle des cousins germains… Je n’avais donc personne de plus âgée que moi pour me rassurer sur ma vie d’adulte en devenir !


NOURRIR SES DÉMONS… ET PARTIR A LONDRES

En été 1997, après 2 ans de pharmacie, un échec au concours d’entrée, et la perspective de débuter une fac de biologie en septembre, je décide de partir à Londres pour 2 mois et demi pour vivre une expérience professionnelle certes, mais aussi une première «expatriation ».

Je passe par un organisme, comme il en existe pour les jeunes, qui me trouve une chambre dans une coloc, un job de serveuse et m’ ouvre un compte en banque. Un peu intimidée (j’avais 21 ans), je suis donc partie… Je me suis alors retrouvée en cuisine, à bosser 15h par jour dans un café à Heathrow Airport, avec une cheffe tyrannique, à faire des sandwichs toute les journées. Les 15 premiers jours, je pleurais tous les soirs en rentrant du boulot. Mes parents inquiets, me demandaient de rentrer.

Mais, je m’étais fixé un objectif et il était hors de question de renoncer. Puis, j’ai commencé à sympathiser avec mes coloc, à sortir dans Londres, à rencontrer des « travailleurs étrangers » comme moi, qui étaient venues apprendre l’anglais ou vivre une expérience.

Et cette aventure qui dans un premier temps m’avait parue si douloureuse, s’est avérée être une expérience fondatrice. En effet, pour la première fois de ma vie, je gagnais mon propre argent. Je découvrais l’autonomie et la responsabilisation. Bref, on pourrait dire que « je coupais un bout du cordon » d’avec ma famille pour devenir « un adulte en devenir »…

Ainsi, oser affronter ses peurs pour entrer dans sa zone de magie, permet parfois d’entrouvrir ses ailes…


NOURRIR SES DÉMONS… ET PARTIR A LA RÉUNION


Après mes études d’infirmière, achevées fin 2001, je rêvais de partir…

Après une expérience somme toute éprouvante au Bénin, j’ai décidé de partir sur l’Ile de la Réunion (un département français) en me disant que la Réunion, c’est la France sous les Tropiques.

Je me fixe donc un départ en janvier 2003. Dès septembre 2002, j’achète mon billet d’avion pour m’envoler vers "mon ile". Je bosse alors en médecine interne dans une petite clinique à Venissieux… Je fais donc le choix de quitter mon job, mon appart et mon chéri de l’époque ! Mais à partir du moment où j’achète mon billet (billet ouvert valable 1 an), le départ devenant plus concret et réel, je commence à avoir des insomnies et à perdre du poids. En sachant qu’à l’époque (28 ans) je devais faire 50 kg toute mouillée. J’en ai perdu 6 kg entre septembre et janvier. N’aller pas y voir une quelconque maladie somatique. Non, j’avais simplement peur de me planter, de ne pas être à la hauteur…

Mon entourage ne soutient pas ce projet, craignant sans doute de me voir partir seule à l’autre bout du monde. Mais pour moi, il est nécessaire de me sentir vraiment libre, indépendante, autonome, loin de mes repères…. Et sans doute, avais-je donc besoin, une fois de plus expérimenter « ma zone de magie »… Je me suis donc envolée, dans l’idée de rester 8 mois. En 1 mois, j’ai trouvé une collocation, une voiture et un job en Chirurgie Cardiaque et Thoracique au CHU de Belle-Pierre à Saint Denis. Et je suis finalement restée 3 ans… Nouvelle expérience fondatrice, qui illustre l’intérêt d’embrasser et de nourrir ses démons…

Et vous, comment « nourrissez-vous vos démons » ?

Merci Nimbus Peintre pour ses magnifiques illustrations, que j'ai garder, même bientôt 20 ans après...



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