LANGWIES – AROSA – AROSA – TSCHINTSCHEN (et puis non !!!) – TRIN
Le 14.06.2021
LE YOGA COMME RÉHABILITATION
Je prends mon temps ce matin, puisque je ne marcherais pas. Je fais donc une séance de yoga doux pour assouplir et étirer mon corps. Mon tendon d’Achille est certes moins douloureux, mais ce qui occupe ce matin l’espace de ma conscience sont mes côtes à droite.
Chaque mouvement est éprouvant. Je redécouvre alors les bienfaits du souffle.
LE SOUFFLE COMME ANTALGIE
En effet, lorsque nous sommes douloureux, nous avons tendance à bloquer notre respiration, à savoir avoir un respiration superficielle ou sous-claviculaire.
Or, lorsque nous bloquons notre respiration, nous bloquons notre diaphragme.
La mobilisation du diaphragme , que l'on retrouve par exemple dans la respiration abdominale (la respiration des bébés), stimule le système nerveux parasympathique.
Système nerveux (SN) symptahique et parasympathique
Pour faire simple, notre système neurovégétatif (SNV), dit autonome, assure le contrôle et la régulation des grandes fonctions automatiques de notre organisme tels que la digestion, la circulation, la respiration, la thermorégulation, l'excrétion.
Le SNV est divisé en deux systèmes aux fonctions antagonistes, le SN sympathique ou l'accélérateur (il prépare l'organisme à l'activité physique ou intellectuelle, orchestre l'activité de fuite ou de lutte face à un stress) et le SN parasympathique, la pédale du frein (il ralentit les fonctions générales de l'organisme).
Mon corps, ma douleur...
Lorsque nous souffrons, nous avons tendance à nous crisper et à contenir les tensions, ce qui génère un stress dans notre corps. Nous avons parfois même des angoisses anticipatoires à l'idée d'avoir mal.
Le souffle guérisseur...
La respiration est la seule fonction neurovégétative sur laquelle on peut agir volontairement.
En effet, en ralentissant notre respiration, nous ralentissons par voie de conséquence notre rythme cardiaque.
Ainsi un rythme respiratoire lent et régulier met au repos le SNV.
Le bon rythme respiratoire, pour se libérer du stress, conséquence de la douleur, se traduit par une inspiration brève mais ample et une expiration douce et longue. C’est à dire que l’on doit toujours expirer plus que l’on inspire...
Protocole pour une respiration anti-douleur
Toute respiration commence par un long soupir de satisfaction et un sourire, ainsi vous préparez votre corps au mieux-être.
- Inspirez par les deux narines en comptant jusqu'à 3.
- Bloquez votre souffle pendant 3 temps.
- Expirez très doucement par les narines pendant 6 temps, le plus profondément possible en débutant très lentement et en contractant les abdominaux.
- A la fin de cette expiration, détendez votre visage et vos épaules et relâchez vos abdominaux pendant 3 temps en bloquant votre souffle. Créer ainsi un nouvel espace dans votre corps, une nouvelle habitude. Le fait d'avoir une expiration plus longue que l'inspiration, de mobiliser votre diaphragme et d'activer la "pédale du frein" génère une action anti-douleur.
- Recommencez ce même cycle respiratoire… pendant 5 minutes.
A la fin de l’expiration, lorsque vous bloquer votre respiration poumons vides, vous entrez dans une zone sans douleur. La souffrance qui vous obsède depuis longtemps se dissout quelques instants.
L'idéal est de pratiquer cette respiration 3 à 4 fois par jour, de manière à ancrer la détente et le mieux-être dans votre corps. Un peu comme un reset sur votre ordinateur et l'installation d'un nouveau programme.
Pour aller plus loin, vous pouvez aller voir cette vidéo de Dr Yann Rougier, neuropsychiatre:
SARAH ET KURLI
Lors du petit déjeuner, j'échange avec Kurt (nom d'emprunt), mon logeur du jour, agriculteur bio à Langwies.
La famille de Kurt est établie ici depuis des génération. La partie la plus ancienne de la maison date de 1643. La partie la plus moderne a été construite en 1974 par les parents de Kurt.
Kurt élève une 50aine de vaches ou veaux (laitières ou pour la viande). La famille a également des moutons, mais c’est surtout pour faire plaisir à Sasha, semble-t-il.
Au début, ils n’avaient que la ferme mais ils ne gagnaient pas assez pour offrir les opportunités sportives auxquelles leurs 3 enfants aspiraient. Kurt travaille donc à l’école de ski d’Arosa depuis 31 ans. L’hiver est assez dense car ils s’occupent des bêtes avant d’aller à l’école, mais aussi le soir en rentrant. « C’est beaucoup de travail! ».
Les votations de ce week-end ont penché en faveur du « 2 x NON pour une Suisse sans pesticide ».
Kurt me dit qu’il n’aime pas les pesticides (ils ont le label BIO), mais certains paysans, notamment dans les plaines où l’agriculture est plus intensive, ne peuvent que difficilement faire sans. Dans les régions de montagnes, comme Langwies, c’est un peu différent. « Mais c’est clair que les paysans en Suisse ne peuvent pas vivre sans les subsides. De plus, l’UE a une incidence sur les coûts du lait, par exemple. Si les prix sont bas en Europe, la Suisse est contrainte de s’aligner."
Kurt me demande d’où je viens.
« De Haute-Savoie ».
« Ah cela doit être beau ! »
« Mais vous connaissez. J’ai vu des coupes de ski qui viennent de Chatel ! »
« Non ce sont mes enfants ! Moi, je voudrais bien voyager mais je dois m’occuper des bêtes. Prendre quelqu’un me couterait trop cher. Alors, je ne voyage pas. »
« Et vos enfants… Souhaitent-ils reprendre la ferme ? »
« Peut-être le premier. Mais le second c’est sûr que non ! Je les laisse faire leur propre chemin et ils choisiront ce qu’ils veulent faire ! »
Quel courage et quelle sagesse se dégage de cet homme. Sans doute un taiseux au grand cœur…
REPRENDRE LE CHEMIN...
Je prends finalement congé. Je ne peux m’empêcher de consulter l’itinéraire pédestre du jour. Environ 3h30 de marche. Je m’assieds sur un banc et réfléchis… Que faire ? Mon pied a désenflé aujourd’hui. Le ciel est intensément bleu… Un instant, je suis prête à me lancer !
Mais renonce finalement. Ça n’a pas de sens ! Je peux choisir de suivre cette invitation à ralentir. A poursuivre autrement. A surfer avec les événements… Pour revenir, mieux préparer !
Alors, je me dirige vers la gare, m’assieds sur un banc mon ordinateur sur les genoux jusqu’à l’arrivée du prochain train pour Arosa.
LE REFUGE D'AROSA, TERRE DES OURS
Depuis 2018, la commune d'Arosa a créer le premier refuge helvète pour les ours, au cœur du canton des Grisons. Tout d'abord, il y eu Napa, un ancien ours de cirque venu de Serbie.
En janvier 2019, deux autres ours dits «de restaurant» en provenance d'Albanie y ont été accueillis à leur tour, Amelia et Meimo.
Napa a été diagnostiqué épileptique en juin 2020. L'analyse des vétérinaires responsables et des soigneurs a montré que Napa souffrait et qu'un traitement supplémentaire aurait peu de chances de succès. C'est avec le cœur lourd que la décision a été prise de libérer Napa de ses souffrances le 4.11.20.
En décembre 2020, l'ourse Jambolina est arrivée en Terre d'Ours. Cet environnement magnifique leur permet de suivre leur instinct naturel et redécouvrir un peu de liberté après une vie en captivité.
« L’OUBLI N’EST AUTRE QU’UN PALIMPSESTE », Victor Hugo
De retour au village d'Arosa, je m’installe sur une terrasse le temps d’un café. Je consulte mon planning pour voir quelle est l’auberge où je dors ce soir. Et là, je réalise que j’ai oublié d’organiser cette soirée ! Et que je n’ai pas d’hébergement… Donc je ne suis pas obligé d’aller à Tschintschen.
Par contre, je dois me trouver un hébergement pour ce soir !
Que faire ?
Retourner chez les Zippert ?
Trouver une autre auberge dans le coin (à Langwies plutôt qu’Arosa car Arosa est touristique et donc potentiellement chère) ?
Aller dormir à Coire ?
Ou rappeler le B’n’B La Vall à Trin et faire une entorse au parcours ?
Pierre et Hildegard (B'n'B La Val) sont prêt à me recevoir. Ils ont une chambre de libre pour ce soir, ce qui me fait « utiliser ma dernière nuitée ». C’est donc cette dernière option que je choisis.
Je reprends donc le Bernina Express qui me conduit à Coire, puis le bus jusqu’à Trin.
Faire confiance en la vie... elle nous donne toujours ce dont on a besoin!
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